Comment réussir le mouillage d’un bateau?

octobre 26, 2021

Dans le vocabulaire nautique, le terme « mouillage » peut faire référence à plusieurs choses :

  • Un abri sûr pour une embarcation ;
  • Une bouée ou un coffre relié au fond par un cordage ou une chaîne et maintenu par un crapaud ou des ancres de corps-morts empennelés ;
  • La profondeur d’eau à un endroit précis d’un canal ou d’une rivière navigable ;
  • L’action d’immobiliser un bateau au moyen d’une ancre, en utilisant les apparaux de mouillage.

Si c’est cette dernière définition du « mouillage » qui vous intéresse, vous êtes au bon endroit. Dans cet article, nos experts en sécurité nautique vous expliquent comment réussir le mouillage d’un bateau au Canada.

Dans quelles situations faut-il procéder au mouillage d’un bateau ?

Avant de se pencher sur la marche à suivre pour réussir le mouillage d’un bateau, il est pertinent de savoir dans quelles situations cette manœuvre devrait être utilisée.

De manière générale, les navires et embarcations de plaisance utilisent les zones de mouillage dans des circonstances particulières :

  • Lorsqu’ils attendent une autorisation d’entrer dans un port ;
  • Lorsqu’ils attendent la disponibilité d’un poste d’amarrage ou d’un transport de marchandises ;
  • Pour assurer la sécurité et la sûreté ;
  • Par mauvaises conditions météorologiques ou lorsque la visibilité est faible ;
  • Pendant les travaux de maintenance (pour la préparation des cales avant de recevoir des marchandises, les réparations ou un changement d’équipage).

Le temps de mouillage d’un bateau peut varier en fonction de la raison pour laquelle il est ancré. Cette période peut varier de quelques heures à quelques semaines.

Législation encadrant le mouillage

Au Canada, c’est la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada et ses règlements qui régissent les navires au mouillage. Transports Canada assure l’application de ces règlements afin de limiter les risques d’accident pendant qu’un navire est ancré et assurer la fluidité du trafic maritime.

Voici quelques éléments importants de la législation encadrant le mouillage des navires et des embarcations de plaisance.

Respect des zones de mouillage

C’est au capitaine du bateau qu’incombe la responsabilité d’assurer la sécurité de celui-ci et donc de choisir une zone de mouillage sécuritaire. En effet, certaines zones peuvent être interdites au mouillage pour des raisons de sécurité (en présence de câbles ou conduites immergés par exemple) ou de protection des écosystèmes marins.

Mais de manière générale, un bateau est libre de s’ancrer temporairement pratiquement partout où il est sécuritaire de le faire. Le droit d’ancrage d’un navire fait d’ailleurs partie du droit à la navigation en common law. Cela dit, il existe des zones mouillage payantes ou soumises à autorisation dans lesquelles les navires peuvent s’ancrer pour plus longtemps en toute légalité.

Par exemple, lorsqu’un navire entre dans un port canadien, c’est l’administration portuaire qui indique au capitaine l’endroit où il peut s’ancrer et pendant combien de temps. Cette décision est basée sur des facteurs tels que :

  • La profondeur de l’eau ;
  • La proximité des dangers de l’environnement, comme les bancs de sable ou les roches ;
  • Les conditions de la marée, comme la force, la direction, la marée montante et la marée descendante ;
  • L’abri contre les vents violents ;
  • La distance entre les bateaux ;
  • La longueur et le tirant d’eau du bateau ;
  • La raison du mouillage ;
  • La longueur du câble d’ancrage du navire ;
  • La tenue de l’ancre sur le fond marin ;
  • L’emplacement des voies de navigation ;
  • La logistique du port ;
  • La proximité des points de débarquement.

Visibilité des bateaux ancrés pour la nuit

Lorsqu’ils sont ancrés pour la nuit, les bateaux doivent demeurer visibles. En ce sens, l’opérateur d’une embarcation de plaisance au mouillage et de longueur inférieure à 50 mètres doit montrer à l’avant, un feu blanc visible sur tout l’horizon ou une boule tout dépendant de l’heure du jour et de la visibilité.

Une embarcation de moins de 7 mètres ancrée pour la nuit n’est pas tenue de montrer un feu de navigation ou un appareil sauf si elle est au mouillage dans un chenal étroit, une voie d’accès ou un ancrage à proximité de ces lieux, ou sur les routes habituellement fréquentées par d’autres navires.

Matériel nautique nécessaire au mouillage

L’ensemble du matériel permettant le mouillage d’un bateau s’appelle la ligne de mouillage. Elle peut être composée de différents éléments :

  • Ancre ;
  • Chaîne ;
  • Bosses ;
  • Câblot textile prolongeant la chaîne.

La longueur de chaîne, de câble ou de cordage qui relie l’ancre au bateau s’appelle un cordage ou une ligne de mouillage. La chaîne des lignes de mouillage de grands navires est par ailleurs constituée d’éléments appelés mailles. Un grand navire est généralement équipé de deux lignes de mouillage stockées à bord dans un compartiment appelé puits aux chaînes.

Manoeuvres à réaliser pour mouiller un bateau correctement

  1. Fixer l’extrémité intérieure de la ligne de mouillage au bateau et l’extrémité extérieure de la ligne de mouillage à l’ancre.
  2. Descendre lentement l’ancre par-dessus la proue du bateau jusqu’à ce qu’elle touche le fond. Ne pas jeter l’ancre sur le côté du bateau et ne pas l’attacher à la poupe. Sinon, le vent ou le courant peut faire basculer le bateau dans le sens du vent, et celui-ci pourrait être submergé.
  3. Laisser sortir 5 à 10 fois plus de ligne d’ancrage que la profondeur de l’eau. Cela permet à l’ancre de reposer à plat sur le fond de la voie navigable. Laisser ensuite le bateau dériver, ou utiliser la poussée inverse pour que l’ancre puisse s’enfoncer. Si la ligne d’ancrage ne représente que 2 à 4 fois la profondeur de l’eau, la traction vers le haut sera trop forte pour que l’ancre puisse s’enfoncer.
  4. Une fois l’ancre posée, identifier au moins deux points de repère fixes à l’horizon ou sur la rive et vérifier fréquemment la position du bateau pour s’assurer qu’il ne dérive pas.
  5. Au moment de partir, récupérer toute la ligne d’ancrage supplémentaire et remonter l’ancre sur le bateau.

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En conclusion, ancrer un bateau de plaisance n’est pas une manœuvre que vous devriez appréhender. Avec les bonnes connaissances sur le sujet et la bonne technique, tout le monde peut y arriver de manière sécuritaire et en toute légalité.

Rappelez-vous toutefois que pour naviguer en toute conformité sur les plans d’eau du Canada, vous devez en tout temps conserver sur vous votre carte de conducteur d’embarcation de plaisance. Alors, achetez votre permis de bateau dès aujourd’hui si vous ne l’avez pas encore.

Et si jamais vous êtes à la recherche d’autres conseils portant sur la sécurité nautique ou les manœuvres de navigation de base, sachez que l’Institut National de Sécurité Nautique est une excellente source. Son manuel de sécurité nautique est un outil précieux pour les plaisanciers débutants ou ceux qui souhaitent réviser avant de passer leur examen en ligne pour le permis de bateau!

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